Le Blog de Charles Kabuya

ALTERNANCE OU CHANGEMENT?

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Depuis un certain temps bon nombre de pays africains sont en effervescence politique à cause des échéances électorales qui se profilent à l'horizon de 2015 et 2016. Le point focal sur lequel se fixent tous les acteurs politiques est le pouvoir suprême, l'élection présidentielle. Les tensions sont palpables et de gros cumulonimbus sont déjà visibles dans le ciel de certains pays où les protagonistes n'ont pas encore tous exprimé leurs intentions.

L'Afrique sort à peine de l'époque des dictatures à longévité étirable et bénies par l'occident. Elle cherche sa voie pour asseoir de nouvelles pratiques démocratiques dans la vie publique et l'exercice du pouvoir. C'est une phase délicate car d'une part l'apprentissage des nouvelles règles du jeu ne va pas de soi et les risques de dérapage de part et d'autres sont réels; d'autre part, les résistances à ce vent démocratique par des systèmes politiques clientélistes longtemps enracinés est probable, car pour certains cela s'apparente à une question de survie.

Pour contrer les anciennes pratiques de longévité au pouvoir, un certain nombre de pays ont constitutionnellement limité les mandats présidentiels. Cette disposition "ad hoc" fait l'objet de débats et d'inquiétude dans le chef de certains pouvoirs africains, surtout depuis que la tentative malheureuse de la contourner au Burkina Faso s'est soldée par un fiasco brutal. Cependant, les situations sont très différentes selon les pays. Certains sont assis sur des équilibres ethno-politiques précaires qui peuvent dénaturer le combat politique de manière dangereuse. D'autres restent des régimes militaire défroqués, déterminés à conserver une part importante du pouvoir. A ce propos on a vu qu'au Burkina Faso justement, l'armée est restée aux commandes malgré l'éviction du chef de l'état par la révolte populaire. Le peuple y a pour l'instant trouvé son compte en déversant sa rage sur ce pouvoir qui n'avait que trop duré et était devenu impopulaire.

Mais obtenir le départ de l'équipe au pouvoir signifie-t-il le changement?

C'est ici qu’apparaît cette évidence que lorsque la classe politique est composée de bonnets blancs au pouvoir et de blancs bonnets dans l'opposition, on ne pourra escompter qu'une simple alternance. "On déshabillera St Paul pour habiller St Jacques". Un autre exemple nous est donné par le cas d'Haïti, un pays qui n'a jamais trouvé son équilibre politique et dont le développement stagne malgré une nouvelle constitution adoptée en 1987 et 14 présidents qui se sont succédé en 27 ans!

C'est pourquoi le changement (dans le sens du progrès) ne peut être apporté que par une classe politique consciencieuse, capable et qui porte haut l'intérêt de la Nation, sans en faire un simple slogan stratégique. Sinon ce serait: "deux petits tours à chacun (le temps de s'enrichir), et puis s'en va... Au suivant!

Malheureusement, en scrutant la classe politique de la RDC, je crains fort que nous soyons dans ce cas de figure...



27/12/2014
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