C'EST LE FONDS QUI MANQUE LE MOINS...
L'importation massive des produits alimentaires de base (œufs, légumes, farines, etc.) ne s'explique que par une carence des politiques déterminées, visant la souveraineté alimentaire, et cela depuis des décennies. Ceci est d'autant scandaleux que la RDC est l'un des plus grands réservoirs de terres arables au monde et que la population rurale représente plus de deux tiers de ses habitants.
Pour faire face au déficit de la production agricole, dont l'une des conséquences est la sous-alimentation chronique et la cherté de la vie, la mise en place des politiques incitatives est incontournable.
Les entreprises agricoles et agroalimentaires devraient bénéficier de facilités, notamment sur la fiscalité, ainsi que de la mise à disposition de terres agricoles gratuites durant les premières années d'exploitation (idéalement 10 années au moins).
Le développement des coopératives agricoles et des réseaux de collecte et de distribution des produits devrait renforcer cette politique, qui passe aussi par la création des voies de desserte agricole et la réhabilitation du réseau colonial qui permettait la canalisation de la production agricole paysanne.
Cette absence de débouchés pour l'agriculteur isolé est en partie due à l'absence d'une filière organisée. Et elle est paradoxale, car la demande en milieu urbain est au même moment en croissance exponentielle. Cette absence de valorisation du travail champêtre finit par favoriser l'exode rural et le chômage dans les villes, faisant au passage le lit de l'insécurité urbaine.
Les importations massives sont la conséquence de deux phénomènes :
L'absence d'une offre intérieure équivalente et la désorganisation administrative du pays.
La solution à ce problème doit donc intégrer ces deux problématiques.
Si une offre intérieure est proposée, il sera plus facile d'ériger toutes sortes de barrières pour limiter les importations. D'autre part, la réorganisation de nos services, notamment l'OCC, les douanes pourrait endiguer le flot des importations frauduleuses et contenir le problème de la porosité de nos frontières.
Le contrôle de change et de la circulation des devises est également crucial pour avoir une maîtrise de nos importations.
Le schéma directeur de cette politique devrait être le développement des "ceintures agricoles" fiables autour des grands centres de consommation que sont les grandes villes.
Ce ne sont pas les bras qui manquent, et encore moins les terres…
Charles Kabuya
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