Le Blog de Charles Kabuya

DE LA NÉCESSITÉ D'UN PLAN ÉCONOMIQUE D'URGENCE POUR ENRAYER LA DÉPRÉCIATION DU FRANC CONGOLAIS

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En République démocratique du Congo, la marge de manœuvre semble étriquée pour le gouvernement devant la problématique de la dépréciation du franc Congolais qui se poursuit. En moins de deux ans, la monnaie nationale congolaise s'est dépréciée de près de 100%, alors que les réserves de change sont au plus bas (on parle d’une semaine d’importations seulement).

 

Dans ces conditions les importateurs vont écumer le marché noir et l’inonder de francs congolais. N’oublions pas que nous avons déjà abordé la période des fêtes, durant laquelle les importations vont aller crescendo. Sans parler des thésauriseurs qui. en période de dépression, conservent leurs actifs en dollars américains.

 

IMPOSSIBLE D’ENRAYER LA DÉPRÉCIATION DU FRANC CONGOLAIS SUR LE COURT TERME


Autre problème, la croissance de la masse salariale (avec la promesse d’augmentation des salaires des corps habillés) et celle des budgets des institutions va également contribuer à injecter beaucoup de fancs congolais sur le marché des changes, alors qu’en même temps, les activités minières (pourvoyeuses de devises) sont en berne.

 

Les observateurs ont également pointé la frénésie dépensière qui se serait emparée de la présidence de la République depuis le début de l'année 2019, réclamant du Chef de l'état un retour rapide à l'orthodoxie financière et le respect de la chaîne des dépenses. D'autres n'ont pas hésité à parler de gabegie et de détournement des fonds publics devant certaines affaires qui ont défrayé la chronique.


Sur le court terme, il sera presque impossible d’enrayer la dépréciation du franc congolais. Sauf si les promesses d’aide extérieure se concrétisent et donnent une bouffée d’air à l’économie congolaise.


La stabilisation de la situation économique ne viendra que par des politiques publiques volontaristes, ayant des visées à court terme. Notamment, en réduisant les importations sur certains segments (par exemple le ciment), le soutien à la production locale de certains produits de première nécessité (agroalimentaire) et la promotion, par le financement, de la petite et moyenne industrie locale pour la rendre compétitive et à même d’offrir une alternative à certaines importations, en opérant avec les intrants locaux.


Je plaide pour un plan économique d’urgence pour stabiliser l’économie et la monnaie nationale.
Pour ce faire, certains préalables sont incontournables, comme l’assainissement du climat des affaires, l’optimisation du Code des investissements ou encore la mise en place rapide des zones économiques speciales…


Le temps presse…

 

Me Charles KABUYA



11/12/2019
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