DE L’OPPORTUNITÉ DE LA LOI SUR LE VOTE DES CONGOLAIS DE L'ETRANGER (Réponse à Toussaint Mika)
Le droit de vote des congolais de l'étranger est un enjeux très important, d'où la pertinence de cette question qui appelle plusieurs observations.
En l'absence d'informations sur les conditions dans lesquelles elle a été élaborée, on doit supposer (sur la foi du discours officiel) qu'elle découle des concertations nationales initiées par le chef de l'état, mais auxquelles la représentativité de la diaspora ne fut pas consensuelle. De ce point de vue, cette loi risque de ne pas faire l'unanimité.
Une autre observation tient aux conditions d'exécution de cette loi, sachant d'une part qu'elle nécessite une immatriculation consulaire ou le recensement sur des listes électorales des citoyens de la diaspora, et que d'autre part notre pays n'est plus représenté dans plusieurs pays et régions du monde.
Ainsi la mise en oeuvre de cette loi risque de se heurter à plusieurs écueils, dont le financier n'est pas le moindre, au vu des faibles moyens dont disposent la plupart de nos représentations diplomatiques.
Prenons un vaste pays comme les Usa, faudra-t-il se rendre dans la capitale Washington pour voter lorsqu'on habite au fin fond de l'Oregon? Idem pour le Canada, l'Allemagne, la France ou l'Afrique du Sud. On peut envisager un vote électronique ou par correspondance, mais cela risque de poser un problème de fiabilité et surtout de crédibilité, ouvrant la voie à des contestations infinies.
D'autre part, il demeure la question de la double nationalité, elle peut interférer sur le processus car il sera difficile de vérifier parmi les électeurs de la diaspora ceux qui auront acquis la nationalité du pays de résidence.
Au total j'estime que cette loi était plus que nécessaire, car répondant à un droit et à une demande pressante d'une population avide de peser sur le cours des événements dans leur pays d'origine, et dont le nombre a explosé de manière exponentielle ces dernières décennies. D'ailleurs les estimations sont en deçà de la réalité (quid des nombreux sans papiers et clandestins?)
Je crains cependant que si les ressources indispensables ne sont pas allouées aux représentations diplomatiques, la mise en oeuvre de cette loi soit difficile et crée plus de frustrations qu'autre chose.
Mais, restons optimistes...
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