FRANCOPHONIE : LES LARMES DE CROCODILE DES CONGOLAIS
Je ne trouve aucune raison de parler du Rwanda avec fascination comme le font beaucoup "d'intellectuels" congolais, saisis par une sorte de frénésie pavlovienne qui cache une forme de complexe d'infériorité.
C'est pourquoi je ris doucement en lisant les propos de tous ces congolais qui s'indignent de l'élection (ou mieux, la désignation) de la candidate rwandaise à la tête de l'Organisation internationale de la Francophonie, et qui fustigent le fait que le plus grand pays francophone qu'est la #RDC soit en retrait et qu'il ait même (Ô sacrilège) soutenu la candidature de Mushikiwabo.
Tout d'abord, c'est un renvoi d'ascenseur qui se pratique couramment entre états (surtout quand on est voisins). Si mes souvenirs sont bons il est arrivé que le Rwanda soutienne une candidature congolaise auprès d'une institution internationale par le passé. De plus il aurait été dommageable que les pays africains n'affichent pas une forme de solidarité en pareille circonstance.
Je suis de ceux qui font des griefs au Rwanda, ce pays qui bafoue allègrement les droits de l’homme sous l'oeil complaisant des puissances occidentales donneuses de leçon; ce pays dont le dirigeant est un dictateur patenté dont j'espère que le passif en terme de tueries de masse (notamment en Rdc) le rattrapera un jour...
Mais je me pose une question lorsque je vois ces congolais qui s'indignent (avec raison) de voir le plus grand pays francophone réduit à la portion congrue au sein de l'Oif :
Quelle aurait été leur réaction si les autorités congolaises avaient présenté un candidat ?
Il est quasi certain que les congolais eux-mêmes auraient été les premiers à pourfendre leur candidat. On l'aurait accusé d'être le candidat du pouvoir (ce qu'est Mushikiwabo qu'ils envient). Si c'est une personnalité de l'opposition, on l'aurait accusé d'être devenu un "collabo" du pouvoir (Cfr François Mwamba au MNS).
Des campagnes médiatiques et sur les réseaux sociaux, mêlant injures, quolibets et contestation de ses compétences, l'auraient affaibli (souvenons-nous du sort fait au Prof Elikia Mbokolo à cause de ses choix politiques), sans parler du déchaînement de la haine et des menaces physiques sur l'impétrant de la part des "combattants" en Europe. On aurait expliqué à nos partenaires que choisir le candidat congolais c'est accorder un satisfecit au pouvoir etc...
Je serai tenté de dire que nous sommes immatures pour de tels enjeux. Nous ne nous aimons pas assez pour nous soutenir dans l'intérêt supérieur et pour le prestige de notre pays.
Alors, c'est bien beau de s'indigner, mais il faut d'abord se regarder dans la glace...
Charles Kabuya
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