HEY ! GOOD DOCTOR
À force de fréquenter les palais occidentaux, d'y recevoir compliments et décorations (bien méritées, c'est vrai), d'y être vu comme un spécimen simiesque plus évolué par les racistes, d'être encensé par la presse occidentale en mal de héros africain depuis Mandela (surtout plus politiquement correct que ce dernier) ; on en vient à perdre toute lucidité, on se croit au-dessus du lot, au-dessus de ces engeances ; on se prend à rêver de plus de grandeur encore, c'est-à-dire du pouvoir politique pour se transcender soi-même, car les autres n'arrivent plus à vos chevilles (trop gonflées?) ; à rêver du pouvoir politique pour appliquer sur cette nation en mal d'évolution les préceptes civilisationnels qui répareraient ses pannes, y compris culturelles...
Pourquoi alors battre les pavés des rues défoncées pour convaincre des gueux ?
Car notre apparition peut à elle seule mettre en transe les foules, cela uniquement sur la foi de notre nom, qui est auréolé de nos exploits nobelisés, et qui est labellisé par les grands de ce monde...
À vouloir quitter la blouse du docteur Jeckyl, on porte le chapeau de Mister Hyde...
Quel gâchis !
Charles Kabuya
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