IL N'Y A PAS DE RAISON QUE ÇA MARCHE... (La gestion du secteur aérien en question)
J'ai salué en son temps les efforts du gouvernement congolais pour doter le pays d'une compagnie aérienne permettant de désenclaver notre immense territoire en l'absence d'infrastructures de transports terrestres.
Je n'entre pas dans les querelles puériles sur le fait que les aéronefs acquis soient achetés d'occasion auprès d'autres compagnies, car la pratique est courante dans le secteur aérien et notre situation économique ne nous permet pas des acquisitions fastidieuses.
Cependant je relève que la naissance de cette jeune compagnie nationale n'a pas été accompagnée par la mise en place d'un service technique idoine pour la maintenance de sa flotte, avec la formation des techniciens qualifiés. D'après la presse il n'y aurait même pas un magasin de pièces de rechange digne de ce nom. De quoi s'interroger sur le sérieux du projet depuis sa conception et s'inquiéter pour son avenir à moyen terme, d'autant plus qu'elle a déjà changé de dirigeant au bout de si peu de temps.
L'incident d'apparence anodine rapporté par la presse et qui aurait vu l'un des aéronefs endommagé au sol par un chariot à bagages pose la question de la compétence des services de gestion de nos aéroports, principalement de la Régie des voies aériennes (RVA). Tout le monde sait avec quels désordres, incompétence et insuffisances nos aéroports sont gérés. Avec des pistes non entretenues, des aérogares miteuses, les carences en sécurité incendie ou encore le manque d'électricité pour assurer la couverture des réseaux VHS et Vsat du territoire, la RVA ne fait pas exception à la longue liste des organismes et entreprises publiques congolaises dont la gestion est calamiteuse, et qui vont de la Snel à l'ex-Onatra, en passant par la Regideso et les PTT.
Lorsque ça ne va pas, il faut savoir tirer les conséquences et boire sa honte: le congolais ne sait pas gérer (la zairianisation l'a prouvé naguère), et lorsqu'on ne sait pas gérer il faut se faire aider. Dans le secteur aérien en particulier, où la sécurité des biens et les vies humaines sont en danger, il est nécessaire de prendre des mesures draconiennes, et faire comme les autres.
Je suggère que la Rdc adhère à la convention de Dakar et confie la gestion de son trafic aérien à l'Asecna, l'organisme panafricain qui assure la maintenance des aéroports et la gestion des espaces aériens dans toute l'Afrique francophone. Nos aéroports de classe internationale seraient concernés, la RVA restant en charge de la cinquantaine d'aéroports et aérodromes provinciaux.
Le secteur aérien est vital pour notre économie, il favorise la mobilité avec la circulation des personnes et des marchandises. Mais surtout, la sécurité humaine n'a pas de prix.
L'enjeu mérite qu'on mette une sourdine sur notre fierté, quitte à déléguer notre souveraineté aérienne à la compétence panafricaine...
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 140 autres membres