Le Blog de Charles Kabuya

La bulle immobilière de Kinshasa (ou plutôt "l'enflure" immobilière) a atteint des niveaux d'indécence incroyables, alors que les services de base ne sont même pas correctement fournis dans la ville (desserte en eau et électricité, entretien de la voirie etc...)

La circulation massive d'argent sale (détournement des fonds, corruption, blanchiment, fraudes fiscales et douanières etc) alimente cette bulle en cash et fait monter les enchères sur un marché où, en mal de placements financiers réguliers, chacun veut se "débarrasser" des billets verts compromettants en les cachant dans la pierre.

Là où avec 80.000 USD on peut acquérir un appartement en Afrique du Sud ou une villa moderne à Abidjan, on peut à peine s'offrir une petite parcelle de terrain nu dans les faubourgs éloignés de Kinshasa, comme Mont Ngafula ou Kinsuka, au désespoir de la classe moyenne du pays.

Tandis que dans le centre-ville, à Gombe, le prix du M2 défie celui du quartier des Champs-Elysées à Paris.

Seule une régulation sérieuse peut s'attaquer efficacement à cette problématique.
Elle passe aussi par le renforcement des contrôles de l'Inspection des Finances et de la Cour des comptes;
et par la mise en place d'un parquet financier de la république, entre autres mesures de lutte anti-corruption.

Et pourquoi ne pas décréter une amnistie fiscale rétroactive afin de récupérer dans le circuit bancaire les fonds "errants" ou thésaurisés du fait de leur origine sulfureuse ?

À cette allure les nouvelles générations de Congolais ne sauront pas être des propriétaires, sauf à imiter les anciens en se jetant aux aussi dans la mare boueuse...

Maître Charles Kabuya