POUR KIGALI, LA PAIX EST UNE DÉFAITE !
Le #Rwanda n'est pas allé à ces accords de son plein gré, tout comme la #RDC est co-belligérante dans une guerre non voulue.
Fort des soutiens multiples dont il bénéficie et de la puissance de son armée, qui fait face à une armée congolaise moins bien aguerrie, #Kagame est depuis longtemps dans une posture de défi.
Nonobstant les condamnations et les résolutions des instances internationales, la présence de son armée sur le sol congolais est aujourd'hui assumée.
Et comme l'a dit lui-même son ministre des affaires étrangères, les accords de paix ont été nombreux mais ils n'ont jamais été respectés. Il a juste oublié d'ajouter que c'est du fait de son pays, qui s'est spécialisé dans le dilatoire et le double discours sur la guerre dans l'est du Congo.
Mais Kagame sait que #Trump est imprévisible, contrairement à ses prédécesseurs, en particulier les démocrates qui l'avaient soutenu dans son accession violente au pouvoir, et qui avaient fermé les yeux sur son implication meurtrière en RDC et ses violations massives des droits humains.
D'où probablement la nécessité de faire profil bas à ce stade et de faire montre de bonne volonté apparente.
Mais au vu de son passif, les observateurs avertis ne peuvent se départir d'un soupçon d'incrédulité sur la volonté réelle du Rwanda sur l'application de ces accords, notamment la mise en œuvre du désengagement de son armée.
En se servant de l'imbroglio des Fdlr, Kigali tente déjà de compliquer cette perspective par l'instillation d'un nouveau narratif : les Fdlr non seulement collaborent avec les Fardc, mais ils sont intégrés dans l'armée congolaise. Par conséquent, pour les neutraliser il faudrait démanteler une partie des forces armées congolaises déployées dans la partie Est du pays. Mission quasi impossible, car la RDC devra donner accès à son organisation défensive et à l'identification individuelle de ses troupes aux rwandais à travers le Conops.
Ce mécanisme prévu pour opérationnaliser les termes des accords risque d'être en face d'un casse-tête qui pourrait ralentir considérablement la phase la plus attendue côté congolais.
Il faudra plus que de la volonté pour contraindre Kigali à s'engager loyalement dans ce processus visant la paix.
Car la paix est ressentie par Kagame comme une défaite personnelle et un désaveu de toute sa politique régionale aux yeux de sa population, dont il a converti une bonne frange (en particulier ceux de sa communauté ethnique) à l'idéologie suprémaciste.
En outre, ce serait un revers du commandant suprême aux yeux de son armée, qui tire une partie de son financement de l'exploitation illégale des ressources congolaises.
Il faut noter que l'inflation militaire du Rwanda (importants effectifs pour un si petit pays, surarmement) n'est pas justifiée par une menace réelle sur sa sécurité. En effet, aucun de ses voisins n'est une menace et les Fdlr ne sont plus qu'un résidu de desperados face à une armée rwandaise bien plus puissante.
En dehors des missions de paix de l'#ONU, qui fait appel à quelques contingents rwandais, et les quelques “locations de services” à des industriels occidentaux (#Mozambique) ou à certains pays africains (#Centrafrique, #Bénin...), le gros des troupes avait trouvé une utilité dans son déploiement sur le territoire congolais (entre 5.000 et 8.000 soldats selon les rapports) pour soutenir les rébellions armées (RCD, CNDP, M23, AFC...) et sécuriser les immenses périmètres d'exploitation minière.
Ainsi, à la complexité de ce conflit meurtrier, sur fond de pillage des ressources naturelles congolaises, s'ajoute une dimension psychologique.
Comme Hitler dans son bunker, refusant toute idée de capitulation, Kagame pourrait aller jusqu'au bout de sa logique,...contre toute logique...
Charles Kabuya
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