REPONSE A LA LETTRE OUVERTE DU DEPUTE BELGE PATRICK COCRIAMONT
Comme la plupart d'entre-nous, j'ai pris connaissance de ce document qui circule apparemment depuis 2006. Sous réserve de son authenticité et en l'absence de toute précision sur sa "traçabilité" sur le net, je peux faire les quelques observations suivantes:
En 1940, Churchill avait traité le Roi Léopold III de "minable et parfait représentant de son peuple..." Aujourd'hui, ce "représentant du peuple belge" défraye la chronique avec des propos dont la teneur démontre la primitivité de l'individu en question et sa méconnaissance de la problématique congolaise. En effet, ce discours qui semble à bien d'égards réaliste repose sur des clichés véhiculés dans certains milieux ultraconservateurs belges. Ne nous laissons pas leurrer par l'apparent souci de réveiller les congolais (de quel droit d'ailleurs?) jugés léthargiques politiquement et incorrigibles fêtards (cela rappelle un certain Sarkozy à Dakar). Ce discours, insupportable par son ton condescendant, ne nous apprend rien de nouveau (les maux qui minent la société congolaise sont connus du dernier pousse-pousseur de Kinshasa...); au contraire, il nous rappelle qu'il y a encore en Belgique une survivance de ce mépris viscéral envers les congolais, fondé sur des critères à soubassement racialiste.
Ce mépris originel fait que les précurseurs de la lutte pour l'émancipation (S. Kimbangu etc..), les pères de notre indépendance (Kasa-vubu, Lumumba etc...) ne sont pas considérés à leur juste valeur dans certains milieux belges. " Cela m'en touche une sans faire bouger l'autre" aurait dit Jacques Chirac... Car, en effet, la Belgique doit cesser d'être pour nous une sorte de métropole (politique et morale). Je pense qu'il est inutile d'infliger à ce monsieur une leçon d'histoire sur notre pays et sur la responsabilité de la Belgique dans le "mauvais départ de notre pays".
Trêve de récriminations, car il faudrait que nous congolais soyons conscients que nos faiblesses nous valent l'irrespect des uns et les persécutions par les autres (même des modestes voisins...), le monde étant régi par les rapports de forces. Le chantier est vaste et la tâche herculéenne pour faire avancer notre pays et notre société dont la régression est réelle. Cela est notre responsabilité la plus urgente, car nous sommes minés par des antivaleurs qui inhibent nos capacités à gérer notre développement.
Le fait que certains d'entre-nous soient opposés au pouvoir actuel en RDC ne doit pas pousser à applaudir lorsque nos institutions et notre pays sont insultés et méprisés par n'importe quel individu ignare. Personnellement, j'ai une certaine fierté d'être congolais, qui est viscérale elle aussi...
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